Prothèse totale du genou

La PTG consiste au remplacement prophétique complet de l’articulation du genou

Le recours à cette arthroplastie est nécessaire en cas de dégradation importante de l’articulation du genou et lorsque les différentes thérapeutiques médicales (Antalgiques, Anti infllammatoires, infiltration, visco supplementation, PRP) sont devenues inefficaces.

La mise en place de cette prothèse est un geste chirurgical complexe obéissant à des règles strictes afin de restituer un axe mécanique proche de 180° tout en respectant le complexe ligamentaire périphérique du genou. Ceci est le garant de la longévité du polyéthylène et part la même de la durée de vie de la PTG.

Pour ce faire il faut exposer chirurgicalement l’articulation du genou  et pour réaliser les coupes osseuses. Pour permettre de préparer la mise en place des implants nous utilisons un « ancillaire »  c’est à dire une série d’instruments composée de viseurs et guides de coupe tant au niveau fémoral que tibial qui sont utilisés pour choisir la taille des prothèses mais aussi pour réaliser les coupes osseuse précisément pour obtenir in fine un axe mécanique de 180° sans laxité ligamentaire ni en flexion ni en extension.

Les progrès technologiques ont permis d’améliorer les instruments de visée (ancillaires) en utilisant :

1La Navigation

A partir d’un scanner préoperatoire et de capteur mis en place sur le fémur et le tibia en per opératoire  et en utilisant une console de navigation couplée à un ordinateur qui va guider le chirurgien en temps réel, dans le positionnement optimal des guides de coupe et des implants prophétiques.

2Le Bras robotisé

Il s’agit en fait d’une navigation couplée à un bras robotisé qui va réaliser les coupes osseuses à la place du chirurgien (qui ne fait que guider le bras), ce qui permet de se passer d’ancillaire. La mise en oeuvre de ce procédé est lourd tant financièrement que techniquement (nécessité d’un ingénieur spécialisé en salle d’opération) et pour un bénéfice qui n’a pas pour l’instant été prouvé. Mais l’effet commercial « Robot » en fait actuellement la technique que tout le monde veut avoir !

3Les Guides de coupe et PTG sur mesure

Cette technologie permet de fabriquer sur mesure, à partir d’un scanner du membre inférieur préopératoire, les guides de coupe adaptés à chaque patient pour obtenir la correction souhaitée dans les 3 plans de l’espace.

J’ai choisi ce procédé tout aussi précis que les précédents mais qui est moins lourd à mettre en œuvre en per opératoire et qui contrairement aux autres procédés est dénué de risque de fracture osseuse dues aux capteurs intra osseux.

Mais avant d'en arriver là...

Comment va se dérouler le parcours patient du candidat à la PTG ?

Avant la chirurgie

Une fois l’indication opératoire posée par le chirurgien en consultation , vous devrez réaliser un bilan préopératoire comprenant :

  • Bilan cardiaque préopératoire avec un cardiologue (Systématique)
  • Un bilan biologique (ordonnance remise à la consultation).
  • Un bilan radiographique spécifique à la pose de la prothèse de genou comprenant notamment un grand cliché des 2 membres inférieurs pour mesurer l’axe des membres inférieurs. 
  • Si une PTG sur mesure est indiquée vous réaliserez un scanner spécifique que je vous prescrirais et qui devra être fait 4 semaines avant la chirurgie au moins, temps nécessaire pour traiter les images et pour fabriquer les guides de coupe sur mesure.

D’autre examen peuvent être demandés par le chirurgien ou l’anesthésiste en fonction de vos antécédents ou de vos traitements. 

Avec le chirurgien vous choisirez une date opératoire, une fois celle ci fixée 2 consultations seront programmées:

  • Consultation de pré anesthésie : celle ci est obligatoire ,vous y rencontrerez l’anesthésiste qui vous endormira le jour J . Il vous proposera l’anesthésie la plus adaptée à votre situation clinique et vous expliquera les procédés d’analgésie post opératoire .
  • Consultation avec l’infirmier/ère coordinateur RAAC : Programmée en général le même jour que la consultation d’anesthésie , elle a pour but de vous expliquer tout votre parcours de soins et aussi d’organiser avec vous votre retour à domicile ( pansements par IDE, Kiné, attelle de compresso cryotherapie, medicaments) , il vous remettra aussi un livret explicatif.

Pour les patients rentrant à domicile, un prestataire de soins infirmiers est souvent prescrit par le chirurgien pour faciliter votre retour à domicile (Horus, Studio Santé), il mettra à votre disposition une attelle de compresso-cryothérapie et organisera vos soins infirmiers à domicile en étroite collaboration avec votre infirmière libérale. Mais tout cela aura été organisé en amont lors de la consultation avec l’IDE RAAC.

Vous serez contacté quelques jours avant votre opération par ce prestataire de soin à domicile qui vous livrera l’attelle GAMEREADY de compresso-cryotherapie avec laquelle vous devrez vous rendre à la clinique le jour de l’intervention. Vous la garderez 5 jours après l’opération.

L’hospitalisation

Vous serez hospitalisé le jour même ou la veille de votre intervention dans le secteur de Chirurgie Orthopédique et les derniers préparatifs vous seront expliqués par les infirmières du service. Après lintervention vous resterez en surveillance post opératoire en salle de réveil dans le bloc opératoire pendant 2 à 3 heures en général. Ainsi pour une intervention qui dure une heure à une heure 30 selon les cas, vous serez absent de votre chambre pendant 3 à 5 heures. Il faudra en informer votre entourage pour éviter quils ne sinquiètent à tord. Vous recevrez systématiquement (sauf contre indication particulière) un traitement antibiotique (antibioprophylaxie) et un traitement anticoagulant pour réduire au maximum les risques dinfection post opératoire et de phlébite. La rééducation est quotidienne, commencée dès le jour de l’intervention. Le premier lever aussi se fera le jour de l’intervention et vous marcherez dabord avec un déambulateur, puis rapidement avec 2 béquilles puis une seule. Vous commencerez très rapidement à apprendre à monter et descendre les escaliers.

La durée de lhospitalisation est de 0 à 2 jours selon les patients et selon les cas.

Quasi toutes les PTG bénéficient actuellement du protocole de Récupération Amélioré Après Chirurgie (RAAC).

Si votre état de santé le permet et après discussion avec l’équipe médicale, cette intervention peut aussi se faire en AMBULATOIRE.

Après la chirurgie

Le retour au domicile se fait entre le jour même et le 2eme jour post opératoire, le passage en Centre de Rééducation est devenu rare et réservé aux patients vivants seuls et ne pouvant pas beneficier de soutient à domicile. 

Vous prendrez le traitement médical adapté à votre cas prescrit avant la chirurgie et vous serez suivi par une infirmière libérale que vous choisirez (pansements, injections, surveillance …) et un kinésithérapeute libéral également qui fera la rééducation de votre genou, dabord à votre domicile et ensuite à son cabinet. 

Dès votre retour à domicile votre infirmière libérale viendra vous installer le dispositif de perfusion antalgique si vous en avez besoin, et vérifier vos constantes ainsi que votre pansement. 

Votre vie avec une PTG

La conduite de la voiture sera possible à la fin du premier mois post opératoire. La difficulté est dentrer et de sortir de sa voiture, pas de la conduire. En conséquence, dès que vous pourrez facilement entrer et sortir de votre voiture alors vous pourrez la conduire. La reprise de vos activités professionnelles sera décidée par votre chirurgien en fonction du métier que vous exercez et de l’évolution de votre récupération. Elle se fait entre 2 et 5 mois après lintervention. La reprise des activités sportives sera codifiée par votre chirurgien. Certains sports peuvent participer à la rééducation et à la récupération fonctionnelle et pourront être débutés dès le deuxième mois post opératoire, ce sont le vélo dintérieur, et la natation. Dautres sports pourront être repris après le troisième mois: vélo, plongée, golf, gymnastique, danse, voile, bowling, randonnée. Si votre niveau pré opératoire était très bon alors vous pourrez aussi reprendre en évitant les compétitions, le tennis (terre battue en double) et le patinage. Certains sports par contre seront très fortement déconseillés pour éviter lusure ou la casse de la prothèse : course à pied, ski, sports de combats, sports collectifs, squash. La reprise des activités sexuelles se fera progressivement à partir de la quatrième semaine. Que lopéré soit un homme ou une femme il est recommandé quil soit sur le dos. A partir du quatrième mois tout est permis.

Les résultats et les complications des PTG

Les résultats sont excellents dans la plupart des cas. Les douleurs disparaissent rapidement, la marche saméliore très régulièrement et redevient normale. Les cannes sont habituellement abandonnées entre la fin du premier et la fin du deuxième mois après lopération. Une canne est parfois conservée lorsque vous sortez de votre domicile pour apporter sécurité et protection. On oublie sa prothèse entre le 6ème et 12ème mois. La durée de vie moyenne dune prothèse de genou varie de 15 à 25 ans, pour celles qui ont été posées à cette époque. Nous ignorons ce que sera la survie moyenne des prothèses que nous posons actuellement mais lexamen des radiographies de ces prothèses fait penser quelles dureront probablement beaucoup plus longtemps. Il faut se souvenir que 15 ans après la mise en place dune PTG, plus de 90% des prothèses ont donné un bon résultat et nont pas nécessité de reprise chirurgicale. Un certain nombre de complications sont cependant possibles comme dans tout acte chirurgical. Il faut se souvenir quil ny a pas de chirurgie sans risques. Cette liste nest pas exhaustive, mais énumère les complications les plus fréquentes.

1- Des complications générales

Elles sont susceptibles de survenir dans les suites immédiates: phlébites, embolies pulmonaire, décompensation dune maladie déjà présente (voir facteurs de risques). La fréquence de ces complications a beaucoup diminué du fait de la haute technicité des méthodes danesthésie, de chirurgie, de rééducation et des traitements médicamenteux postopératoires, notamment antibiotiques et anticoagulants.

2- L’hématome post opératoire

Il sagit dune collection de sang sur le trajet de lintervention, superficiel ou profond au contact de la prothèse. Il est favorisé par les traitements anti coagulants ou anti agrégants plaquettaires mais aussi par toutes les pathologies pré existantes qui diminuent lefficacité des facteurs de la coagulation (insuffisance hépatique ou diminution des plaquettes par exemple). Le plus souvent une reprise chirurgicale sera nécessaire.

3- L’infection

Elle est devenue très rare car elle est combattue lors de la première intervention.

  • Préparation cutanée avec ablation des poils et douche antiseptique avant lintervention
  • Elimination de tous les foyers infectieux potentiels : dentaires, urinaires, cutanés …
  • Utilisation dantibiotiques pendant et après lintervention (Antibioprophylaxie)
  • Asepsie des salles interventionnelles avec réduction des particules dans lair grâce à des flux qui filtrent lair et le font circuler depuis les zones de filtration vers lextérieur de la salle (flux laminaires et pression positive)
  • Nettoyage antiseptique de toutes les surfaces des salles dopération avant chaque intervention
  • Contrôle fréquent de ces surfaces par des prélèvements pour analyse bactériologique.

Cependant dans un petit nombre de cas peut survenir une surinfection post opératoire. Elle nécessitera alors didentifier le germe responsable et de réopérer le patient pour nettoyer le site opératoire et éventuellement retirer la prothèse. On pourra alors le plus souvent remettre en place une nouvelle prothèse et cette intervention sera suivie dun traitement antibiotique adapté (Antibiothérapie) dont les modalités seront fixées en commun par le chirurgien, lanesthésiste et un spécialiste infectiologue.

4- La désunion de la cicatrice ou le retard de cicatrisation

Elles sont rares mais liés au fait que la mobilité du genou entraine des tensions sur les deux berges de la cicatrice. Ils sont favorisés par le diabète, les traitements cortisonés et lexistence dautres interventions chirurgicales antérieures.

5- La raideur

Il sagit dune limitation de la récupération de la mobilité du genou opéré. Soit par manque de flexion, soit par manque dextension (flexum). La mobilité dune PTG doit être lextension complète et une flexion de 90° à un mois et 130° à 3 mois. Lorsque l’évolution est insuffisante, parfois le chirurgien décide de réaliser une mobilisation sous anesthésie générale. Il sagit dune séance de rééducation sous anesthésie, faite au bloc opératoire par le chirurgien, qui nest plus limité par la douleur. Les adhérences responsables de la raideur vont céder et le gain en mobilité est en général très satisfaisant.

6- La rupture des implants

7- Les complications nerveuses

Celles, à type de paralysie sciatique poplitée externe sont exceptionnelles (<1%).

8- L’inégalité de longueur des membres inférieurs n’existe pas après PTG.

9- Le descellement

Cest à dire la mobilisation progressive de la prothèse par faillite de la fixation osseuse, menace l’évolution à long terme des prothèses en particulier cimentées. Des douleurs à la marche puis même en se tournant dans le lit inquiètent le patient. Elles sont devenues exceptionnelles depuis que nous utilisons des prothèses non contraintes.

10- L’usure du PE

Lusure est très rare ; elle peut toutefois survenir et nécessiter une reprise chirurgicale pour remettre un PE neuf. Elle est devenue plus rare et plus tardive depuis que nous utilisons des prothèses non contraintes à plateaux mobiles.

11- L’instabilité rotulienne

Cela va des simples douleurs à la descente des escaliers à la vraie luxation de la prothèse rotulienne. Parfois il faudra ré intervenir pour stabiliser la rotule et supprimer linstabilité.

12- Les douleurs

La très grande majorité des opérés oublie complètement son genou, et ne ressent plus aucune douleur. Certains ressentent quelques douleurs intermittentes plus ou moins gênantes et parfois difficiles à expliquer.

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